1/
By a subtle reversal of roles, Diego Pagin does not expose himself, he exposes us.

An exhibition of the subject that is invited to become bare in order to evolve in this work about which one does not know if it is meant to sting, to caress or engulf us in a chaos of moving follicles.
A look pierces the silicone, the observing viewer has already lost the objective he came with.
The viewer who came to see and ends up being seen becomes unfocused.
« Plus Kifekler Mouinkon Nivoua »,
one sometimes has to stop looking for the object or the word that was lost, one has to stop looking in order to begin seeing.
The work of Diego Pagin is entirely an attempt to draw attention away, to divert conscience and perception from our projections and anticipations so as to hand us over to the unpredictability of phantasm.

Lev Fraenckel

 

2/
The art of elusion

Diego Pagin comes from the world of music where he met with the greatest conductors. Ever the researcher, on the lookout for any new object prone to astonish, he gave shape to his desire.
Thus, he naturally turned towards graphic art.
No theory can, by itself, account for the complexity of human creativity.
Diego Pagin’s tool box, at the service of an unusual material, silicone,transforms music into form, shapes in harmony with melody… always in tune.
The art of accuracy, poetic as it may be, consists in not letting anything show.
It is at the heart of these moldings, modeling, kneadings that one can touch the softness of the object’s letter.
Fracture lines become a substitute for the artifice of representation, opening a perspective toward infinity.
The artist does not tell, he writes a page of his own subjectivity, with words left unsaid but perpetually renewed.
His conflictual relationship with academicism expresses parts of his truth.
Graphic art unleashes clichés, untethers knowledge from art, the latter being propelled in a dimension of otherness.
These objects, works of art, original and innovative, strike a chord with our sensitivity.
Diego Pagin, craftsman of a new approach, decolonizes these objects so that we can reappropriate them of ourselves.

Jean-Pierre Adjedj

 

3/
Art is as homogeneous as the billions of being that populate Earth. For some it is depraved, for others it is supreme conquest for some it is freedom, for some it is lies.

Art should not be feared nor… should be respected.

The most beautiful expression of art can be found in improvisation that which does not leave a trace in memory.

The idea of a sanctified territory exasperates me.

The norm annoys me.

Diego Pagin

1/
Par un subtil renversement des rôles, Diego Pagin
ne s’expose pas, il nous expose.

Ex-position du sujet invité à se mettre à nu pour progresser
dans cette œuvre dont on ne sait si elle est destinée à nous piquer,
nous caresser ou nous engloutir dans un chaos de follicules mouvants.
Un regard perce le silicone, le spectateur venu pour observer
a déjà perdu l’objectif qu’il venait braquer sur l’œuvre.
Défocalisation du visiteur qui venait pour voir et qui finit par être vu.
« Plu Kifekler Mouinkon Nivoua »,
il faut parfois s’arrêter de chercher pour retrouver l’objet
ou le mot perdu, s’arrêter de regarder pour commencer à voir.
L’œuvre de Diego Pagin est toute entière une tentative de détournement de l’attention, de la conscience et du regard qui inquiète nos projections et nos anticipations pour nous livrer à l’imprévisible du fantasme.

Lev Fraenckel

 

 

2/
L’art de l’esquive

Issu du monde de la musique où il a côtoyé les plus grands chefs, sur toutes les scènes du monde, cet amoureux de la recherche,
à l’affût d’un objet nouveau susceptible d’étonner, a donné forme à son désir.
Aussi, est-ce naturellement qu’il s’est orienté vers l’art graphique.
Aucune théorie, à elle seule, ne peut rendre compte de la
complexité de la créativité humaine.
La boîte à outils de Diego Pagin, mise au service d’un matériau insolite, le Silicone, met en musique la forme, les formes à la
mesure d’une note… la plus juste.
L’art de la justesse, poétique, est de n’en rien laisser paraître.
C’est au cœur même de ces moulages, modelages, malaxages,
que le soyeux de la lettre de l’objet se laisse toucher.
Aux artifices de la représentation, se substituent des lignes de
fractures, ouvrant de la perspective à l’infini.
L’artiste ne dis pas, il écrit une page de sa subjectivité, dans un
« mi-dire » renouvelé sans cesse.
Sa conflictualité avec l’académisme, énonce ses parts de vérité. L’art graphique dé/chaîne les clichés, dés-arime le savoir sur l’art et le propulse dans une dimension d’Altérité.
Ces objets, œuvres, originaux et novateurs interpellent notre
sensibilité.
Diego Pagin, artisan d’une nouvelle approche dé-colonise
les objets afin que nous nous les approprions.

Jean-Pierre Adjedj

 

 

3/
L’art est aussi homogène que les milliards d’êtres qui peuplent la terre. Pour les uns dépravé, pour d’autres conquête suprême pour les uns liberté, pour d’autres mensonges.

L’art ne devrait pas être redouté ni… respecté.

La plus belle expression de l’art se trouve dans l’improvisation celle qui ne laisse des traces que dans la mémoire.

L’idée d’un territoire sacralisé m’horripile.

Le normatif m’agace.

Diego Pagin